Le chef d’état-major égyptien exhorte les cairotes à manifester pour soutenir l’armée contre les “terroristes”

Le général Sissi, chef d’état-major et nouvel homme fort de l’Egypte a appelé les Egyptiens à manifester “en masse” vendredi après l’heure de la prière pour montrer leur soutien à l’action de l’armée “contre les terroristes”. Il a fait allusion aux plans des militaires égyptiens de mener une opération de grande ampleur dans le Sinaï, et a commenté la situation politique du pays.

M. Sissi a déconseillé aux islamistes de présenter un candidat aux prochaines élections présidentielles. Justifiant l’action des forces égyptiennes et la destitution du président élu, Mohamed Morsi du parti des Frères musulmans, il a affirmé que “l’armée égyptienne était sous le commandement de M. Morsi tant que celui-ci était légitime aux yeux du peuple” et a réfuté les accusations de “coup militaire”.

“Je n’ai pas menti au président Morsi, je lui ai toujours affirmé que l’armée appartenait à tous les Egyptiens”, a-t-il ajouté, affirmant lui avoir conseillé de changer de politique. “La mise en place du plan de transition ne souffre aucun délais”, a-t-il déclaré.

Ces déclarations martiales augurent d’une possible escalade, dans un contexte de tensions politiques exacerbées depuis près d’un mois, qui ont fréquemment dégénéré en violences meurtrières.

“J’appelle tous les Egyptiens honnêtes à descendre dans la rue vendredi pour me donner mandat pour en finir avec la violence et le terrorisme”, a déclaré le général Sissi, en grand uniforme lors d’une cérémonie militaire, une apparition qui a encore rehaussé son image d’homme fort du pays.

L’Egypte est toujours en proie à l’instabilité et a connu une nouvelle flambée de violences mardi entre partisans et adversaires du président destitué Mohamed Morsi qui ont fait 13 morts en 24 heures. Le risque que ce pays sombre dans la guerre civile augmente tous les jours et de nombreux experts craignent un scenario similaire à celui de la Syrie.

Les dirigeants au pouvoir au Caire s’en défendent mais les faits sont là. Depuis la destitution du président Morsi, les tensions s’accentuent entre pro et anti-Morsi, à l’image de la situation en Syrie où les rebelles veulent la chute du président en place.

“L’Egypte ne sera pas une deuxième Syrie et quiconque pousse dans cette voie est un traître”, a affirmé un porte-parole du président par intérim Adly Mansour, Ahmed al-Maslamani, dans une déclaration publiée par l’agence officielle MENA.

Tout comme la Syrie, l’Egypte est également confrontée à une recrudescence de presence de djihadistes sur son territoire qui sévissent dans la péninsule du Sinaï. Depuis le 3 juillet et la chute de Mohamed Morsi, le président issu des Frères musulmans, les attaques d’islamistes de tout bords contre l’armée et la police égyptienne se sont mutlipliées faisant des morts quasi quotidiennement.

En réaction, Washington a retardé sa livraison de F-16 à l’Egypte.

La situation inquiète également fortement les Israéliens comme l’a souligné son ministre de la Défense. “Nous recevons des rapports d’attaques terroristes venant du Sinaï tous les jours et notre crainte est que toutes ces menaces se retournent prochainement contre nous », a déclaré Moshe Yaalon, lors d’une visite le long de la frontière égypto-israélienne mardi.

“Nous avons renforcé notre système de défense tout le long de la frontière avec l’Egypte et à Eilat nous avons mobilisé notre système anti-missiles Dôme de Fer au cas ou quelqu’un oserait s’attaquer à cette ville », a-t-il ajouté.

De son côté, l’Egypte est prête à lancer une vaste opération pour tenter d’éradiquer les cellules terroristes qui sévissent dans la péninsule, a-t-il ajouté

Le Sinai a toujours été un terrain très instable livré à de multiples factions et à des groupes terroristes divers mais les tensions sont montés d’un cran depuis l’instablité à la tete de l’Etat.

Selon un responsable de l’Onu près de 80% des tunnels utilisés pour la contrebande d’armes et de marchandises entre la bande de Gaza et l’Egypte ne sont plus en activité” suite à une opération menée par l’armée égyptienne.

Sur le plan politique l’impasse semblait toujours totale, les Frères musulmans comptant sur la mobilisation de rue pour faire plier le nouveau pouvoir, qui continuait imperturbablement la mise en place d’institutions transitoires.

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